Bien Comprendre la Norme ISO 16-890

Bien Comprendre l’Apport de la Nouvelle Norme ISO 16 890

Bien Comprendre l’Apport de la Nouvelle Norme ISO 16 890

La méthode d’essais utilisée par l’EN 779 pour classer les filtres était de type gravimétrique. Elle utilisait des filtres chargés progressivement d’une poussière calibrée spécifique, dite « Ashrae* ». Elle comptait également les particules de 0,2 à 3 μm émises par un solvant de référence, le DEHS (Di-Ethyl-Hexyl-Sebacat), et arrêtée par le filtre jusqu’à une perte de charge donnée, ce qui permettait de mesurer l’efficacité moyenne du filtre. En prenant par ailleurs en compte l’efficacité déchargée (minimum), on obtenait une classification des filtres en trois groupes G, M, F, dont le nom n’éclairait pas l’utilisateur sur les capacités de filtration du filtre (G1 à F9).

Nouveau système de classement d’efficacité

Elle définit un nouveau système de classement des filtres, avec une palette plus importante (4 groupes) et l’assurance d’une valeur minimum d’efficacité.

Il est difficile de comparer directement les deux classifications de filtres. C’est pourtant bien ce que vont devoir faire les professionnels dans une première phase, le temps que tous les cahiers des charges et tous les documents contractuels aient évolué pour tenir compte de la nouvelle norme.

Des différences notables de méthode d’essais

Dans l’ISO 16 890, les aérosols utilisés pour mesurer la capacité de colmatage des filtres sont composés de particules de nature et de tailles différentes. La poussière de « silice fine » utilisée est plus représentative de la pollution atmosphérique des villes (caractérisée par des particules de plus en plus fines). La gamme de particules contenues dans cette poussière est beaucoup plus large que celle de la poussière Ashrae utilisée par l’ancienne norme (de 0,3 à 10 μm, au lieu de 0,4 μm). Conséquences : les pertes de charge finales sont plus faibles mais plus réalistes (200 à 300 Pa, contre 450 Pa auparavant).

Les tests de la norme ISO 16-890 ne tiennent compte que des particules entre 10µm et 0,3µm.

L’efficacité est mesurée sur filtre neuf d’une part et sur un filtre conditionné d’autre part. On entend par « filtre conditionné » le fait de retirer toutes les charges électrostatiques sur le filtre complet. La méthode de conditionnement a également évolué d’une norme à l’autre. Elle se fait désormais au moyen de vapeurs d’isopropanol qui n’endommagent pas les propriétés mécaniques des filtres (ce n’était pas toujours le cas avec la méthode précédente).

Tenir compte de l’environnement

La distribution granulométrique des particules présentes dans l’air extérieur (PMX**) varie dans le temps et dans l’espace. L’ISO 16 890 intègre deux distributions granulométriques de référence pour deux environnements distincts, urbain et rural, qui représentent une sorte de « moyenne ».

La nouvelle norme de filtration définit l’efficacité en fonction de la taille des particules. Elle est notée « ePMx » selon une distribution granulométrique de référence qui tient compte de la répartition des particules de différentes tailles (distribution urbaine : PM1 et 2,5, ou distribution rurale : PM10), qui vient pondérer les efficacités mesurées ; tandis que pour les filtres « grossiers », on conserve le système gravimétrique antérieur (voir ISO 12103-1 A2).

 

Nouvelle définition de l’efficacité d’un filtre

La classification de l’efficacité des filtres ePMx est réalisée en faisant la moyenne des efficacités initiale (filtre sorti de son emballage) et minimale (filtre déchargé). La définition de l’ePMX selon NF EN ISO 16 890 est donc l’efficacité du filtre prenant en compte les particules de diamètre optique compris entre 0,3 μm et x μm.

Les filtres doivent atteindre une efficacité minimale de 50 % pour chaque gamme de particules : jusqu’à 1 μm, jusqu’à 2,5 μm, ou jusqu’à 10 μm. Si pour l’une de ces gammes, l’efficacité minimale est inférieure à 50 %, le filtre ne peut pas être classé comme efficace dans cette gamme de particules.

Autre point : la valeur de l’efficacité moyenne est arrondie au multiple de 5 inférieur. Par exemple :  une efficacité de 78,6 % sur des particules PM2,5 donnera un filtre officiellement classé à 75 % d’efficacité ePM2,5.

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